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Scooter
En août 2016, j’abandonnais la voiture au profit du scooter. Un an plus tard, je ne peux que me féliciter de cette décision. Retour d’expérience.

Précisons d’emblée que je réponds parfaitement aux critères qui font du scooter une option envisageable: j’habite non loin du centre de Bruxelles et je suis célibataire et sans enfant. L’expérience serait nettement plus ardue pour un homme ou une femme en couple avec des enfants, habitant en périphérie, voire en rase campagne. L’article que vous lisez constitue le complément à une chronique plus large publiée sur mon blog, où je détaille plusieurs années d’expériences de mobilité alternative.

Le piège de la voiture

Comme beaucoup de Belges et de Bruxellois, j’étais très attaché à ma voiture. Un attachement compréhensible, car la voiture est un piège dangereux. Le coût fixe lié à la simple possession de l’engin est très important: taxe de circulation, assurance annuelle, remboursement de l’éventuel emprunt, entretiens périodiques, pannes et soucis mécaniques…

En revanche, hormis le carburant, le coût d’utilisation reste modeste, puisqu’il n’existe en Belgique (encore) aucun péage urbain ni aucune taxe qui soit fonction du nombre de kilomètres parcourus, de l’heure ou de l’endroit d’utilisation.

Résultat: plus vous utilisez votre voiture, plus les coûts fixes sont répartis sur un grand nombre de kilomètres. En clair: le coût au kilomètre diminue avec chaque kilomètre parcouru. Et devient inférieur à celui des transports en commun. Logique, dès lors, d’utiliser sa voiture autant que faire se peut.

La bénédiction des embouteillages?

Mais bien sûr, tout le monde suit le même raisonnement. Dans le même temps, le gouvernement bruxellois a conjugué aux mesures prises pour décourager les automobilistes une bonne dose d’incurie dans la gestion des voiries.

Résultat: Bruxelles est devenue au cours des dernières années un labyrinthe de travaux, de voies rétrécies, de sens interdits et de déviations plus ou moins permanentes. Présenté autrement, la ville s’est transformée peu à peu en embouteillage permanent. Une situation qui a commencé par me convaincre de tenter les transports en commun. Puis, de combiner transports en commun et voitures partagées. Jusqu’à ce que…

Le scooter? Mais bien sûr!

J’avais aussi réfléchi à la possibilité d’utiliser un vélo. Mais la perspective d’arriver en sueur à des réunions clients, ou trempé comme une soupe par la pluie, ne m’enchantait guère. Ancien accidenté de la route — une erreur de jeunesse en cyclomoteur, j’avais gardé une certaine appréhension du deux-roues. Il m’aura fallu un voyage en Afrique pour me réconcilier avec ce moyen de transport.

De retour à Bruxelles, l’idée du scooter a commencé à faire petit à petit son chemin. Jusqu’à ce qu’en août dernier, je me décide à sauter le pas. Mon permis voiture me donne la possibilité de conduire un deux-roues motorisé de 125cc. Je décide donc de revendre ma voiture, de m’acheter un scooter de cette cylindrée, et de tenter l’expérience en vrai.

J’ai choisi un modèle assez massif. L’avantage est double: d’une part, je suis plus facilement repérable dans la circulation. D’autre part, cela permet un plus grand espace de stockage sous la selle et dans le "top case". Suffisamment pour utiliser aussi le scooter pour faire les courses (avec un sac à dos pour pouvoir embarquer un peu plus).


Règles de circulation pour les motards >>


Permis moto: petit guide >>

Avantages et inconvénients

Les lecteurs intéressés trouveront sur mon blog une liste complète des avantages et inconvénients du scooter. Trois avantages arrivent en tête de ma liste:

  • Rapidité des déplacements: pour les trajets urbains, sans prendre de risques inconsidérés, mon temps de parcours est 2 à 3 fois inférieur à celui que je mettais en voiture pour les mêmes trajets.
  • Facilité de parking: un scooter se gare beaucoup plus facilement et beaucoup plus près de la destination qu’une voiture.
  • Coûts compressés: l’assurance RC est nettement moins chère, la taxe de mise en circulation peu élevée (61,5 euros à Bruxelles), les entretiens peu onéreux, et la consommation d’essence est la plupart du temps inférieure à 3 litres au 100 kilomètres.

Les inconvénients sont principalement liés aux caractéristiques intrinsèques des deux roues:

  • Danger d’accident: le conducteur de deux-roues doit à la fois éviter ses propres erreurs de pilotage et rester extrêmement attentif à son environnement. Les routes mouillées accentuent la difficulté, puisque les marquages au sol, les bouches d’égout, les rails de tram et les taches d’huile transforment la voirie en terrain piégé.
  • Intempéries: la pluie et le vent ne sont pas toujours agréables à braver. Cela dit, une bonne veste imperméable et une jupe de protection sur le scooter offrent une bonne protection tant que le trajet ne dépasse pas la demi-heure ou que la pluie ne se transforme pas en déluge.

Conclusion: moins d’embouteillages moins de stress

Pour clôturer, j’aimerais pointer un autre élément qui, pour ma part, a définitivement fait pencher la balance en faveur du scooter. Le fait de pouvoir remonter les files (dans le respect des règles, naturellement) permet d’éviter la plupart des embouteillages, ou en tout cas d’y rester coincé moins longtemps. Résultat: outre le temps gagné, une fameuse dose de stress en moins.

Sur une note plus altruiste, j’ajouterais que faire disparaître une voiture de la circulation urbaine est une modeste contribution au désengorgement des routes. Plus nous serons nombreux à franchir le pas, plus les effets seront positifs. Tant sur la densité du trafic que sur la sécurité des motards.

Dans les villes où les deux-roues motorisés abondent, comme Paris ou Barcelone, les automobilistes sont beaucoup plus habitués à la présence de leurs cousins à deux roues, et se montrent plus courtois et plus attentifs.