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Gérez votre fatigue au volant!

La fatigue au volant est source de nombreux accidents. Comme les détecteurs de somnolence sont inopérants, il faut apprendre à la gérer.

Tout le monde sait qu’entre boire et conduire, il faut choisir. Mais conduire avec un déficit de sommeil peut être tout aussi dangereux. Saviez-vous que 17 heures de veille équivalent à une alcoolémie de 0,5 ‰? Pas étonnant dès lors que la fatigue au volant soit responsable d’environ 10% des accidents, voire de 20 à 30% sur autoroute!

Le Belge plus endormi que les autres?

Selon une enquête européenne menée par le groupe Vinci Autoroute (France), 13 % des conducteurs belges avouent avoir empiété sur la bande d’arrêt d’urgence ou sur le bas-côté de la route à cause d’un moment d’assoupissement. 39 % d’entre eux ont par ailleurs eu l’impression de s’être assoupi pendant quelques secondes au volant, soit un pourcentage supérieur à la moyenne européenne (29 %). En revanche, le Belge est le roi de la sieste lorsqu’il part en vacances: 78% des conducteurs s’arrêtent en cours de trajet pour en faire une (moyenne européenne: 52% seulement).

L'horloge biologique

Notre horloge biologique implique que nous sommes plus ou moins éveillés suivant le moment de la journée. La plupart des accidents dus à une baisse de la vigilance surviennent entre 13 h et 15 h et entre 2 h et 5 h. Le conducteur qui roule entre 2 h et 5 h court donc un risque d’accident environ 5 fois plus élevé. 

Le nombre d'heures de sommeil 

Il varie d'une personne à l'autre. S'il n'existe pas de règle générale, un individu a besoin de 9 à 10 heures de repos vers 18 ans et de 6 à 8 vers l'âge de 50 ans. Rares sont ceux qui auront besoin de moins! En moyenne, un individu doit dormir 8 heures sur 24. S'il n'a pas dormi suffisamment, la sérotonine s'accumule dans son cerveau où elle finit par déclencher le sommeil.

Au volant, les facteurs d'alertes sont assez faciles à détecter:

  • Difficultés à maintenir la tête droite
  • Bâillements à répétition
  • Lourdeur des paupières
  • Picotement des yeux
  • Augmentation des gestes dits "autocentrés" comme se gratter la figure, se toucher le menton...
  • Difficulté de maintenir vitesse et trajectoire constantes
  • Période d'absence
  • Difficultés de concentration
  • Endormissement des autres passagers

Si vous négligez ces facteurs, vous risquez de vous endormir sans même vous en rendre compte! Notez qu'il existe une multitude de situations à risques lorsque vous prenez le volant. Parmi celles-ci nous pointerons: 

  • La conduite de nuit
  • Une circulation peu dense
  • Des (auto)routes rectilignes et monotones
  • De longs trajets, des trajets habituels
  • Le silence des passagers endormis
  • Un repas copieux, l'alcool, le tabac, les médicaments...
  • Des facteurs physiques comme l'apnée du sommeil, le stress, les changements hormonaux...

Au-delà de la nécessaire prise de conscience individuelle, des solutions techniques s'offrent aux conducteurs pour limiter les risques d'endormissement. 

Détecteurs de fatigue mobiles

Il y a quelques mois, l'institut Vias a testé deux types de systèmes dits "mobiles":

Ils ont été testés en conditions réelles, par des conducteurs présentant un risque élevé de fatigue au volant. L’étude de Vias montre que les systèmes sont peu efficaces. Certains modèles donnent trop rapidement un avertissement. D’autres n’émettent aucun signal malgré un état de fatigue avancé. En plus, la réaction des chauffeurs face à un signal d’alarme jugé correct n’est pas toujours adéquate. Si certains prennent la bonne décision de s’arrêter pour faire une sieste, d’autres réagissent de manière inappropriée comme ouvrir une fenêtre, grignoter ou augmenter le volume de la musique.

Détecteurs de fatigue intégrés

Disponibles en série sur des voitures plutôt haut de gamme, des dispositifs électroniques préventifs équipent également des voitures plus "basiques". Il s'agit de capteurs qui, outre la durée de la conduite, contrôlent les mouvements du volant, les variations de la vitesse, l'usage des clignotants… Le tout est traité par un logiciel qui peut déclencher une alerte sonore et visuelle. Souvent il s'agit d'un logo représentant une petite tasse de café.

D'expérience, nous savons que ces systèmes sont surtout intéressants pour la prise de conscience du problème lié à la fatigue au volant. Par contre, ils nous paraissent tout aussi peu efficaces que les détecteurs amovibles quant à la mesure du sommeil. Ici aussi, les alertes interviennent soit trop tôt, soit rarement, soit jamais. Même le simple fait de rouler deux heures d'affilée n'assure pas automatiquement une alerte. 

Conclusion

Qu'ils soient mobiles ou montés d'origine dans la voiture, les détecteurs de somnolence ne sont pas parfaits. Au mieux, ils vous feront prendre conscience de l'importance du sommeil avant de prendre le volant. Pour un long trajet inhabituel comme un déplacement quotidien. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire: connaître vos besoins en sommeil et mettre en pratique les conseils pour ne jamais devoir bâiller au volant!

Quelques conseils pour lutter contre la fatigue au volant

  • Evaluez et respectez votre besoin de sommeil
  • La vigilance dépend directement de la qualité et de la quantité du sommeil
  • Faites une pause toutes les 2 heures
  • Evitez de rouler la nuit
  • Mangez léger, buvez beaucoup (pas d'alcool),...
  • En cas de somnolence, faites une sieste de 20 min maxi avant de reprendre le volant.
  • Vous constatez des problèmes récurrents? Consulter un médecin spécialisé dans les troubles du sommeil.

Une appli pour tester son état de vigilance

Une application pour contrôler son niveau d'éveil? C'est ce que propose la société des autoroutes française VINCI. Disponible aussi bien pour Android que pour IOS. Au programme, des trucs et astuces pour gérer son sommeil, reconnaître les signes de somnolence, apprendre à faire une bonne sieste et même une séance de sophrologie pour se relaxer en cours de route!

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Appli VINCI